Interview de Corinne Deslandes, Opérations et Services à la Clientèle, Monaco

09 avril 2021

Corinne Deslandes | mixité | Indosuez

Parlez-nous de votre parcours, comment êtes-vous arrivée chez CFM Indosuez ?

Après une Maîtrise des Sciences Techniques Comptables et Financières (MSTCF) et un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Sciences de Gestion j’ai intégré le service back-office titres d’une banque à Caen, dans ma région natale, la Normandie. J’ai profité d’une prise de contact avec un établissement monégasque, dans le cadre d’une récupération d’actifs, pour postuler à un entretien et faire mes débuts à Monaco.

Je suis donc arrivée à Monaco en 1998, puis chez CFM Indosuez en 2001 au sein du Service Activités Titres et Marchés. En 2008, je suis devenue responsable de ce service majoritairement masculin, et, après plusieurs changements dans l’organisation, j’ai pris la Direction des Opérations jusqu’à ce jour. Cela fait maintenant 20 ans que je travaille chez CFM Indosuez.

 

Quel regard portez-vous sur votre évolution, aujourd’hui ?

Avec du recul, issue des opérations, si j’ai pu évoluer c’est avant tout grâce à des managers (toujours des hommes) qui ont eu confiance en moi et qui m’ont poussée à sortir de ma zone de confort.
Relever des challenges m’a permis d’évoluer.

 

En quoi être une femme était un atout ou handicap dans votre carrière ?

Il me semble qu’en tant que femme, on estime que l’on doit démontrer beaucoup plus ses capacités. J’ai eu l’opportunité (et pas seulement la chance) d’avoir des responsables « hommes » reconnaissants du travail que j’accomplissais.

On doute toujours plus de nous-même, de notre légitimité, alors même que les compétences sont là. À chaque fois que l’on me proposait une nouvelle évolution, je remettais en cause ma légitimité. Les hommes se posent sans doute beaucoup moins de questions.

Il faut sortir de sa zone de confort et relever le défi. Si on nous le propose, c’est que l’on en est capable.

 

Aujourd’hui, en tant que responsable d’une Direction, quel regard portez-vous sur l’évolution en matière de mixité ?

Je n’ai jamais vraiment eu dans l’esprit de promouvoir les femmes plus que les hommes. L’individu est capable ou ne l’est pas. Pour autant, je suis attentive si je constate qu’une collègue a tendance à s’autocensurer ou se freiner. Je l’encourage à sauter le pas.

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes générations ?

Je commencerai par un conseil pour les nouvelles générations de managers : oubliez les quotas, choisissez la compétence avant tout sans distinction de genre et soyez attentif aux femmes qui vont davantage hésiter.

Mon message pour les jeunes générations, est le suivant : il faut pouvoir saisir les opportunités. Certains appelleront cela de la chance, mais pour moi ça ne vient pas tout seul. Il faut la provoquer, transformer les opportunités et ne pas se censurer.

Finalement exprimez ce que vous pensez, ce que vous souhaitez car le « faire savoir » est tout aussi important que le savoir-faire.

09 avril 2021

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